Les pays en développement mettent la pression à Bonn dans les négociations sur le climat sur les pays riches pour obtenir des engagements financiers afin de faire face aux impacts du réchauffement, dossier clé de la conférence de Paris fin novembre.
Le succès ou pas de Paris dépendra de ce qu’il y aura sur les financements dans le coeur de l’accord, a lancé en conférence de presse l’ambassadrice sud-africaine Nozipho Mxakato-Diseko, qui préside le groupe G77.
Le G77 – qui regroupe 134 pays dont les plus pauvres de la planète, les Etats insulaires mais aussi la Chine et l’Inde – a publié des positions communes sur le financement pour qu’elles soient incluses dans l’accord, a déclaré la diplomate.
Mais selon elle, depuis le début de la semaine, les pays développés n’ont pas négocié sur ce volet, alors que vendredi est le dernier jour de tractations officielle avant le début de la COP21 (30 novembre-11 décembre).
Cette situation de blocage sur une question clé a créé une grande frustration parmi les pays du Sud, qui s’appuient sur la Convention de l’Onu sur le climat pour réclamer l’aide des pays développés.
La diplomate sud-africaine a mis en avant le fait que pour de nombreuses populations le dérèglement climatique est une question de vie ou de mort.
Les pays en développement ont besoin de financements, d’expertise et de transferts de technologie, c’est un sujet urgent, a-t-elle ajouté.
Le réchauffement de la planète, dont la vitesse est inédite, est à l’origine d’évènements météorologiques extrêmes plus fréquents, de la fonte accélérée des glaciers et de la montée du niveau des océans.
Selon la convention de l’Onu sur le climat – signée en 1992 par 195 pays – les pays développés ont le devoir de fournir des ressources financières pour des actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre et pour aider les pays en développement à s’adapter aux impacts du changement climatique.
Le monde a changé
Mais les pays riches sont réticents à prendre des engagements concrets pour après 2020, date d’entrée en vigueur du futur accord de Paris.
Nous devons reconnaître que le monde n’est pas ce qu’il était dans les années 90, a déclaré à l’AFP Elina Bardram, la négociatrice pour l’Union européenne.
La liste des donateurs ne peut pas être aussi étroite que les pays de l’annexe 1 de la Convention (les pays développés), a-t-elle fait valoir. La concentration du capital a changé radicalement, a-t-elle dit, en précisant qu’elle visait plusieurs économies émergentes.
Harjeet Singh, porte-parole d’Action Aid, s’exprimant au nom du Climate action network (900 ONG), a déploré deux approches très opposées sur cette question. A moins d’un changement de position, nous n’aurons pas un accord solide à Paris, craint-il.
De manière générale, les travaux sur le projet d’accord ont avancé très lentement depuis lundi à Bonn.
Les pays en développement veulent que les financements soient principalement publics et que la somme de 100 milliards de dollars annuels, promise pour 2020, augmente les années suivantes.
Les discussions à Bonn sur les financements sont compliquées par l’absence de consensus sur le montant actuel de l’aide Nord-Sud pour des projets climat.
Un récent rapport de l’OCDE, commandé par la France et le Pérou pour la COP21, a estimé qu’elle s’était élevée à 62 milliards (prêts inclus) en 2014.
Nozipho Mxakato-Disekola a refusé jeudi de commenter ce rapport, arguant qu’il avait été réalisé sans la participation des pays du Sud. Certains pays et les ONG critiquent le fait qu’il prend en compte les prêts et pas seulement les dons.
Dans ce contexte de tension, Elina Bardram estime que la partie financement ne sera probablement pas réglée avant les derniers jours de la conférence de Paris, lorsque les discussions passeront au niveau ministériel. (AFP)
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