Le déficit public du Portugal s’est réduit à 4,4% du Produit intérieur brut (PIB) en 2015 contre 7,2% l’année précédente, mais reste loin de l’objectif initialement fixé de passer sous la barre des 3%, a annoncé jeudi l’Institut national des statistiques (Ine).

Ce dérapage reflète le coût du sauvetage de la banque Banif en décembre, dont « l’impact correspond à 1,4% du PIB », a précisé l’Ine dans un communiqué.

Le poids du renflouement de la Banif sur les comptes publics est finalement plus important que prévu: le gouvernement socialiste portugais en avait déjà pris acte dans son budget 2016 mais prévoyait un déficit de 4,3% pour 2015.

Le déficit est aussi bien supérieur à l’objectif du précédent gouvernement de droite, fixé à 2,7% du PIB dans l’espoir de sortir le pays de la procédure européenne pour déficit excessif, qui limite la marge de manoeuvre de l’exécutif portugais.

Pour sauver la Banif, une petite banque au bord de l’effondrement, l’Etat portugais y avait injecté en décembre 2,3 milliards d’euros de fonds publics avant de la vendre à l’espagnole Santander.

En 2014 déjà, le sauvetage de Banco Espirito Santo, dont la branche saine continue de fonctionner sous le nom de Novo Banco, avait gonflé le déficit, passé de 4,5% à 7,2% du PIB.

L’actuel gouvernement socialiste, arrivé au pouvoir dans la foulée des élections d’octobre avec la promesse de mettre fin à l’austérité et grâce à une alliance avec la gauche radicale, prévoit pour 2016 un déficit ambitieux de 2,2%, revu plusieurs fois à la baisse sous la pression de Bruxelles.

Les autorités européennes, attentives à tout dérapage des finances portugaises, donneront un nouvel avis sur le budget de Lisbonne en mai et pourraient exiger des mesures d’austérité supplémentaires. (AFP)