La banque publique portugaise Caixa geral de depositos (CGD) devrait publier vendredi une perte nette record de près de 2 milliards d’euros pour 2016, plombée notamment par des provisions pour mauvaises créances, ont laissé entendre le Parti socialiste et le gouvernement.
La CGD devrait ainsi enregistrer des pertes pour la sixième année d’affilée, dont 171,5 millions d’euros en 2015, alors que parmi les banques privées, la BPI a affiché un bénéfice de 313,2 millions d’euros en 2016 et la BCP un résultat positif de 23,9 millions d’euros.
Interrogé sur le montant de 1,9 milliard d’euros évoqué dans la presse portugaise, le député socialiste Joao Paulo Correia a assuré vendredi à la télévision que « la valeur des pertes de la CGD sera élevée, mais en dessous des 3 milliards d’euros » prévus dans un premier temps par le gouvernement.
Sans confirmer ce montant, le Premier ministre, Antonio Costa, a fait valoir en marge d’un sommet européen à Bruxelles que la perte « ne reflétait pas la réalité financière de la Caixa » mais était due aux « provisions accumulées pendant des années » sans être inscrites dans les comptes.
La Commission européenne a donné vendredi son feu vert définitif au plan de recapitalisation de la CGD de 4,8 milliards d’euros, dont 3,9 milliards apportés par le secteur public, estimant que l’opération « ne constitue pas une nouvelle aide d’Etat ».
L’Etat portugais « investit dans les mêmes conditions que celles qu’un propriétaire privé aurait acceptées », car le plan de redressement accompagnant cette recapitalisation permettra à la CGD « de devenir rentable à long terme », a fait valoir dans un communiqué la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.
La première étape de la recapitalisation s’est achevée en janvier, pour 1,45 milliard d’euros. La Caixa a pu profiter de la conversion en capital d’une aide publique de l’Etat portugais de 945 millions d’euros et s’est vu attribuer près de 500 millions d’euros de la holding publique Parcaixa.
Dans une deuxième phase, que le gouvernement espère conclure d’ici la fin mars, l’Etat devrait injecter directement 2,5 milliards d’euros dans la Caixa, selon les chiffres évoqués par Bruxelles, soit 200 millions de moins que prévu dans un premier temps.
Puis 930 milliards d’euros doivent être dégagés par l’émission de titres de dettes sur les marchés financiers.
Le plan de restructuration de la banque publique prévoit notamment la suppression de 2.200 postes de travail à l’horizon 2020, sans toutefois recourir à des licenciements. (AFP)