Le Président de la République, Cavaco Silva, actuellement à Singapour, a déclaré qu’il est convaincu que l’affaire mettant en cause le ministre Miguel Relvas avec le quotidien « jornal Publico » finira par être réglé avec transparence.

« A plus de 15 000 kilomètres de distance, les polémiques qui courrent actuellement au Portugal sont arivés ici d’une forme imprécise. Je suis convaincu que tout finira par être éclairci et avec transparence, mais je ne devrais pas ajouter d’autres commentaires », a déclaré Cavaco Silva, parlant à des journalistes en marge d’une visite d’Etat qui se réalise à Singapour.

Prié de dire s’il considère que cette affaire a manqué de transparence, le Président portugais a réaffirmé qu’il ne n’ajoutera « plus de commentaires à ce sujet. »

En effet, le numéro deux du gouvernement portugais, Miguel Relvas, se retrouve au centre d’une affaire d’espionnage, conflits d’intérêt et menaces contre la presse et risque ainsi de briser sa carrière après avoir emporté celle d’un de ses collaborateurs.

Miguel Relvas, ministre des Affaires parlementaires et adjoint du Premier ministre Pedro Passos Coelho, est sur la sellette pour des contacts avec l’ex-Directeur du Service d’Information Stratégique de Défense (SIED, c’est le renseignement portugais), Jorge Silva Carvalho, baptisé « le super-espion » par les médias.

M. Silva Carvalho, qui a quitté le SIED en 2010, un an avant l’arrivée de la droite au pouvoir, est employé par une compagnie privée, Ongoing, qui a des intérêts dans la presse et les télécommunications.

Il est depuis plusieurs mois au centre d’une polémique pour avoir fourni, alors qu’il dirigeait les services secrets, des informations sensibles à Ongoing qui l’en aurait récompensé en le prenant à son service.

Selon l’hebdomadaire Visao, M. Silva Carvalho aurait notamment constitué une liste très confidentielle sur les habitudes et les relations du gratin politique portugais ce que lui-même a catégoriquement nié.

Au fil des critiques de la presse et de l’opposition, M. Silva Carvalho a acquis une réputation sulfureuse au point que tout contact avec lui est désormais suspect.

Le ministre Relvas se retrouve donc dans le collimateur pour ses relations avec M. Silva Carvalho après son départ des services secrets. Selon le quotidien Publico, le « super-espion » aurait notamment notamment suggéré à M. Relvas les noms de quelques uns de ses amis pour des postes clefs, après l’arrivée de la droite au pouvoir en juin 2011.

L’affaire faisant quotidiennement les grands titres de la presse portugaise, M. Relvas a dû s’expliquer récemment devant une commission parlementaire. Il a reconnu connaître M. Silva depuis 2010 et admis avoir reçu de sa part des informations dont il a toutefois minimisé l’importance.

Pour donner un exemple de leur insignifiance, M. Relvas a évoqué un sms de M. Silva annonçant : « George W. Bush visite le Mexique. Source: agence de presse ».

Mais une journaliste de Publico a alors relevé une incohérence. Comment le ministre peut-il affirmer connaître M. Silva depuis 2010 alors que le voyage de George W. Bush évoqué dans le sms date de 2007 ?

Pour éclaircir ce point la journaliste a pris contact avec le ministre qui a alors menacé, selon Publico, de ne plus donner aucune information au journal et révéler des détails de la vie privée de la journaliste.

La pression sur M. Relvas pour qu’il vienne à nouveau s’expliquer devant le parlement s’est accentuée, tandis que certains responsables de l’opposition ont réclamé sa démission.

Jusqu’à présent le Premier ministre Passos Coelho n’est pas intervenu mais ce silence, qui devient pesant, risque de le fragiliser, alors que M. Relvas est son plus proche collaborateur.

« Passos Coelho parviendra-t-il à maintenir cette situation? », s’interrogeait samedi l’hebdomaire Expresso. « Relvas ne tient que plus qu’à un fil », estimait le quotidien « i ».

L’affaire a déjà fait sauter un premier fusible. L’adjoint de M. Relvas, Adelino Cunha, a en effet renoncé à ses fonctions, reconnaissant avoir eu des contacts avec M. Silva Carvalho après avoir été nommé au cabinet du ministre. Une démission que M. Relvas a immédiatement acceptée.

O numero dois do Governo, Miguel Relvas, em situação delicada.

O Presidente da República, Cavaco Silva, actualmente em Singapura, disse estar convencido que o caso que envolve o ministro Miguel Relvas e o jornal Público « acabará por ser esclarecido com a devida transparência », escusando-a a fazer mais comentários.

« A mais de 15 mil quilómetros de distância, as polémicas que lá correm [em Portugal] chegaram aqui de forma imprecisa. Eu estou convencido de que tudo acabará por ser esclarecido e com a devida transparência, mas não devo acrescentar mais nada », afirmou Cavaco Silva, em declarações aos jornalistas, à margem de uma visita de Estado que está a realizar a Singapura.

Questionado sobre se considera que tem faltado transparência ao processo, o Presidente português reiterou que não deve acrescentar « mais nada sobre este assunto ». (fontes:AFP, Expresso, DN)