Le Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, n’a d’autre souhait que de quitter son poste, a assuré son père dans une interview à un quotidien portugais, publiée mercredi, alors que son fils fait l’objet de vives critiques pour sa politique d’austérité.
«Il (le Premier ministre) ne veut qu’une chose : se débarrasser de tout ça. Et on fera la fête dans la famille quand il sera débarrassé de tout ça», a affirmé Antonio Passos Coelho au journal «i».
M. Passos Coelho père, 86 ans, un médecin à la retraite, a lui même fait de la politique en tant que dirigeant local du Parti social-démocrate, que préside actuellement son fils, à Vila Real, ville du nord du pays où il vit toujours.
«Ne te charge pas du gouvernement, le pays est perdu»
C’est lui qui a donné à son fils le goût de la politique en l’emmenant à son premier meeting. Mais il n’en a pas moins tenté de réfréner l’enthousiasme de son rejeton en le mettant notamment en garde contre le poste de chef du gouvernement.
«Ne te charge pas du gouvernement, le pays est perdu», avait-il dit à son fils avant que celui ne devienne Premier ministre en juin 2011. «Maintenant les gens sont avec toi, mais dans un an ils vont te huer», avait-il ajouté.
Vivement critiqué
Un avertissement prémonitoire. Deux ans après son entrée en fonction Pedro Passos Coelho, de plus en plus impopulaire, est vivement critiqué par ses compatriotes pour la mise en œuvre des strictes mesures d’austérité exigées par les créanciers du Portugal en échange du plan de sauvetage de 78 milliards d’euros accordé au pays en mai 2011.
Lors de ses déplacements, il est fréquemment hué par des syndicalistes ou des sympathisants de l’opposition de gauche qui, à son passage, entonnent souvent la chanson «Grandola Vila Morena», hymne de la Révolution des œillets de 1974 devenue symbole de la contestation.
Antonio Passos Coelho n’en soutient pas moins la politique de son fils. «Il n’y a pas de doute que nous devons faire des sacrifices. Nous devons accepter l’austérité, on ne peut pas faire marche arrière», a-t-il estimé tout en admettant qu’il risquait lui-même d’être victime de la rigueur.
« Je ne sais pas comment je vais m’en sortir. Je vis de ma retraite. Elle diminue, diminue. Je ne sais pas comment je vais vivre », a-t-il déclaré. (AFP)