La crise du groupe bancaire omniprésent au Portugal arrive à un moment délicat pour le pays, qui vient tout juste de sortir de son plan d’assistance financière internationale.
Le ministre portugais de l’Économie Antonio Pires de Lima a reconnu que la crise du groupe Espirito Santo, principal actionnaire de la banque BES, pourrait affecter l’économie, mais a assuré que « la reprise est plus forte ».
« La crise du groupe Espirito Santo ne fera certainement pas de bien » à l’économie du Portugal, « mais la reprise que nous vivons est plus forte, elle est là pour rester », a-t-il déclaré devant des journalistes.
Le président de la République Anibal Cavaco Silva, en déplacement en Corée du Sud, a estimé de son côté que les difficultés de la branche non financière du groupe pourraient « avoir un certain impact sur l’économie réelle ».
Si des détenteurs de titres de dette du groupe « devaient subir des pertes importantes, ils pourraient reporter des investissements, voire être confrontés à de fortes difficultés », a estimé M. Cavaco Silva, dont les propos étaient cités par la presse portugaise.
Espirito Santo International (ESI), la principale holding du groupe, avait annoncé vendredi ne pas être en mesure d’honorer ses dettes et a demandé à être placée sous le régime de gestion contrôlée auprès des autorités du Luxembourg, où elle a son siège.
La crise du groupe omniprésent au Portugal arrive à un moment délicat pour le pays, qui vient tout juste de sortir de son plan d’assistance financière internationale sans demander une rallonge à ses partenaires européens et au Fonds monétaire international (FMI).
Le Produit intérieur brut (PIB) du Portugal avait enregistré une baisse surprise de 0,6% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents, marquant une rechute après une reprise de l’économie entamée au printemps 2013.
Si les analystes avaient alors estimé que cet « accident de parcours », dû à une baisse temporaire des exportations de carburants, ne compromettait pas la tendance à une reprise graduelle, ils se montrent désormais plus sceptiques.
« On note un certain refroidissement, il y a des doutes sur le rythme de reprise au deuxième trimestre », avait commenté à l’AFP Paula Carvalho, économiste de la banque BPI. (AFP)