Les Portugais sont appelés aux urnes dimanche pour désigner leur président, qui pourrait décider du sort du gouvernement formé par la gauche après le séisme politique des législatives de novembre.
Marcelo Rebelo de Sousa, membre du Parti social démocrate (PSD, droite), que les socialistes et l’extrême gauche ont chassé du pouvoir, fait figure d’immense favori et pourrait même être élu dès le premier tour.
Le dernier sondage de l’institut Eurosondagem publié le 17 janvier le crédite de 55% des intentions de vote, alors que son plus proche rival, le socialiste Sampaio da Novoa, ne recueille que 16,8%.
Les contraintes budgétaires européennes étant difficiles à concilier avec les promesses d’allègement de l’austérité, la majorité parlementaire formée par le PS, les communistes et le Bloc de gauche a d’ores déjà montré des signes de faiblesse.
Pour de nombreux commentateurs, le gouvernement d’Antonio Costa n’ira pas au bout de son mandat de quatre ans. Si tel est le cas, le chef de l’Etat devra alors jouer les médiateurs en vue de la formation d’un nouvel exécutif ou utiliser ce que les Portugais appellent sa « bombe atomique », c’est à dire son pouvoir de dissolution.
Si Anibal Cavaco Silva, le président sortant issu lui aussi du PSD, ne s’est pas opposé à l’investiture du gouvernement Costa, c’est uniquement par que la Constitution lui interdit de dissoudre dans les six mois précédant la fin de son mandat, a-t-il lui-même reconnu.
Son successeur sera en revanche en droit de le faire à compter du 4 avril, c’est à dire six mois après les législatives, mais il peut aussi limoger le Premier ministre.
Marcelo Rebelo de Sousa n’en a pour le moment pas exprimé l’intention et s’est montré plutôt conciliant.
« La priorité, c’est de raffermir la stabilité politique, l’entente nécessaire pour gouverner. Ce n’est pas le moment de diviser », a-t-il déclaré récemment.
L’ancien journaliste et homme de télévision, qui se dit « à l’aile gauche de la droite », a axé sa campagne sur la justice sociale et l’équilibre financier, des thèmes tout aussi chers au PS.
A gauche, on le soupçonne toutefois de chercher à exploiter sa notoriété médiatique pour renouer avec la politique de la droite traditionnelle. (Reuters)
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