Les commémorations de la proclamation de la République au Portugal ont été marquées vendredi par le mécontentement grandissant contre les nouvelles mesures d’austérité annoncée par le gouvernement sous l’égide de ses créanciers internationaux.
« Il est inacceptable… que le Portugal n’ait à offrir à l’Europe que son statut de bon élève, obéissant et respectueux », a déclaré à cette occasion le maire socialiste de Lisbonne, Antonio Costa, qui a adressé de dures critiques au gouvernement pour sa politique d’austérité.
Actuellement sous assistance financière de l’UE et du FMI, le Portugal a reçu en mai 2011 une aide de 78 milliards d’euros en échange d’un programme de rigueur qui a plongé le pays dans la récession. Jusqu’à présent le pays est vu comme un bon élève aux yeux de ses créanciers. Mais le gouvernement de centre droit, qui a dévoilé un nouveau train de mesures pour 2013 comprenant une hausse généralisée des impôts, est de plus en plus contesté.
« Trouver une nouvelle voie pour l’avenir »
Ces dernières semaines, plusieurs manifestations ont rassemblé des centaines de milliers de personnes, alors qu’une grève générale a été convoquée pour le 14 novembre. « Nous traversons des difficultés aujourd’hui non seulement pour corriger les erreurs d’un passé récent, mais également pour trouver une nouvelle voie pour l’avenir », a affirmé le président portugais de centre droit, Anibal Cavaco Silva.
Les cérémonies officielles ont été également marquées par l’absence de l’ancien président Mario Soares, figure historique de la transition démocratique, pour protester contre la décision de commémorer cet événement loin du public, afin selon lui, d’éviter d’éventuels troubles de manifestants opposés à l’austérité. « Cela n’a aucun sens de déplacer les commémorations dans un lieu caché par peur du mécontentement [populaire] », a-t-il confié au quotidien i.
Les commémorations de la République se sont tenues pour la première fois dans une enceinte fermée, en présence de hautes personnalités, alors que traditionnellement elles se tenaient devant la mairie de Lisbonne, où a été proclamée la République en 1910. Le maire de Lisbonne a expliqué que ce choix était dû uniquement à des raisons budgétaires.(AFP)