Le laboratoire pharmaceutique français Sanofi a précisé ses ambitions de développement de vaccins dans divers domaines thérapeutiques, annonçant vouloir lancer d’ici à 2025 au moins cinq vaccins innovants en essais cliniques de phase 3, étape déterminante avant une mise sur le marché.
A l’occasion d’une conférence dédiée aux investisseurs, où ont été présentées les dernières données de ses vaccins en développement dans plusieurs domaines thérapeutiques, le groupe a réaffirmé son objectif de chiffre d’affaires annuel de plus de 10 milliards d’euros dans le domaine des vaccins d’ici à 2030.
Le géant de l’industrie de la santé projette de « lancer au moins cinq nouveaux programmes de phase III de vaccins innovants d’ici à 2025 », selon un communiqué du groupe.
Le responsable monde de la R&D Vaccins Jean-François Toussaint en a présenté trois, dont deux vaccins pédiatriques contre la bronchiolite des jeunes enfants et contre le pneumocoque et un autre contre la fièvre jaune.
Au vu de premiers résultats « très probants » d’un vaccin par voie intranasale dédié aux enfants de 1 à 5 ans pour les aider à développer leur propre réponse immunitaire après la première saison de circulation du virus respiratoire syncytial (VRS), Sanofi a décidé de « l’avancer en étude de phase 3 à partir du début de l’année prochaine », a-t-il détaillé à l’AFP.
La phase 3, dernière étape des essais cliniques avant toute commercialisation, du vaccin pédiatrique antipneumocoque, est prévue au premier semestre 2024.
Concernant le VRS, responsable de bronchiolites et pneumonies qui causent des dizaines de milliers de morts par an, le groupe avait aussi fait état de « résultats très prometteurs » d’un traitement préventif: un anticorps monoclonal qui vise à empêcher la survenue de la bronchiolite des nourrissons de moins de douze mois confrontés à leur première saison d’exposition au VRS.
Ce traitement codéveloppé avec le britannique AstraZeneca, le nirsevimab, vendu sous le nom Beyfortus, a obtenu une autorisation de mise sur le marché dans l’Union européenne fin 2022 et est en attente d’enregistrement aux États-Unis.
Son lancement prévu « dès la saison 2023 » du VRS pourra « désengorger le système hospitalier durant l’hiver », s’est réjoui M. Toussaint auprès de l’AFP.
Le groupe américain Pfizer est également positionné sur le vaccin anti-VRS à destination des nourrissons mais avec une approche différente, consistant à immuniser les femmes enceintes.
Pour les personnes âgées, Sanofi travaille à un vaccin qui combine jusqu’à trois agents pathogènes (virus respiratoire syncytial, métapneumovirus, virus parainfluenza) et dont des études d’essais cliniques de phase 1 vont débuter « d’ici la fin de l’année », selon M. Toussaint.
Un concurrent, le géant pharmaceutique GSK, a récemment reçu le feu vert de la Commission européenne et des États-Unis pour son vaccin anti-VRS pour les personnes âgées de plus de 60 ans. (AFP)