La chanteuse brésilienne Astrud Gilberto, figure de la bossa nova et interprète de la célèbre chanson « Girl from Ipanema », est décédée à l’âge de 83 ans, a annoncé mardi matin sa famille sur les réseaux sociaux.
« J’apporte la triste nouvelle que ma grand-mère est devenue une étoile aujourd’hui et qu’elle se trouve aux côtés de mon grand-père João Gilberto », également chanteur, mort en 2019, a écrit leur petite-fille Sofia Gilberto. Selon le site d’information G1, Astrud Gilberto est morte chez elle, à Philadelphie, aux États-Unis. Avec quelques strophes chantées en anglais d’une voix suave et mélancolique, la Brésilienne Astrud Gilberto était devenue « The Girl from Ipanema », la première « reine de la bossa nova ».
Un Grammy Award du meilleur disque de l’année 1964 a récompensé cette version légendaire de « A Garota de Ipanema », d’Antonio Carlos Jobim et Vinicius de Moraes.
Elle raconte devoir sa popularité à une proposition inopinée de Joao Gilberto, en pleine répétition avec Stan Getz, de lui faire chanter un refrain en anglais. « Cette chanson va te rendre célèbre », lui prédit le saxophoniste dans le studio d’enregistrement.
À 24 ans, avec son allure sage et douce, la jolie brune conquiert aussitôt le public, mais pour vaincre sa peur de la scène elle doit suivre les cours de théâtre de l’école Stella Adler, à New York. Le concert des trois amis au Carnegie hall à New York, en octobre 1964, les porte au pinacle.
De nombreux succès, malgré sa personnalité discrète
Après « The Girl from Ipanema », elle poursuit sa carrière aux États-Unis où elle est restée après son divorce avec Joao Gilberto, puis sa séparation avec Stan Getz.
« Fly Me to the Moon » (1972) est un nouveau succès majeur pour la chanteuse qui se fait compositrice avec les albums « Astrud Gilberto Now » et « That Girl from Ipanema » où sur des paroles de Hal Shaper, elle s’illustre aussi avec « Far Away », chanté en duo avec Chet Baker, l’idole de son adolescence.
Sa timidité surmontée lui permet de se produire en tournée à travers les États-Unis, au Canada, au Japon, en Europe, avec son groupe de musiciens, parmi lesquels Marcelo Gilberto, l’un de ses deux fils, à la basse.
Avec lui et son frère Gregory Lasorsa, elle crée les Productions Gregmar qui sortiront notamment un album-hommage à Antonio Carlos Jobim.
L’année 2001 est celle de la dernière apparition sur scène de l’artiste qui, après un Latin Jazz USA Award, est intronisée à New York au Temple de la Renommée de la musique latino-américaine, le « Latin Music Hall of Fame ». En 2008, un Latin Grammy Award la récompense pour l’ensemble de sa carrière.
Loin des projecteurs, Astrud Gilberto a vécu ses dernières années à Philadelphie, aux États-Unis, et se consacrait à la peinture et la lutte pour la défense des droits des animaux. Elle est décédée moins de quatre ans après Joao Gilberto, mort en juillet 2019.
Avec elle, le Brésil vient de perdre une troisième chanteuse renommée en quelques mois : Gal Costa, icône du tropicalisme décédée en novembre, et Rita Lee, reine du rock brésilien, disparue en mai. (AFP & RFI)