Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a rendu visite à la Chancelière allemande Angela Merkel. Angela Merkel et son homologue grec Alexis Tsipras ont appelé lundi à « dépasser les stéréotypes » qui ont miné le dialogue entre les nations européennes, notamment dans la crise de l’euro.
« Les Grecs ne sont pas paresseux et les Allemands ne sont pas responsables de tous les maux de la Grèce. Nous devons travailler dur pour dépasser ces stéréotypes », a déclaré M. Tsipras, à l’occasion de sa première visite à Berlin.
Il faut éviter « tous les types de stéréotypes », a approuvé Mme Merkel, alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis plusieurs semaines en raison de désaccords sur les réformes à mener en Grèce en échange d’une aide financière des créanciers européens.
La chancelière a reconnu « des questions difficiles » et des « désaccords » entre Athènes et Berlin, mais elle a assuré vouloir « une coopération dans un esprit de confiance mutuelle ».
« Nous voulons une Grèce économiquement forte, nous voulons de la croissance en Grèce et notamment que l’on réduise le très haut chômage des jeunes », a-t-elle dit. « Qu’il faille pour cela des réformes structurelles et une administration efficace, je crois que nous sommes d’accord là dessus », a-t-elle ajouté.
« Cette réunion (aujourd’hui) est importante, car nous devons mieux nous comprendre, il n’y a pas d’autre voie que le dialogue », a dit M. Tsipras tout en répétant son opposition aux politiques d’austérité menées en Europe et en donnant sa propre idée des réformes.
« Le plan de sauvetage (de la Grèce) n’a pas été un succès », a-t-il affirmé, rappelant la chute du PIB de 25%, la hausse du chômage, l’augmentation des inégalités sociales en Grèce.
Mais il a ouvert une porte à la discussion : « bien sûr, nous ne voulons pas détruire le positif des dernières années, nous devons trouver un nouveau dosage politique pour résoudre les problèmes ». Selon lui, les principales réformes à mener en Grèce sont à trouver dans la lutte contre la fraude fiscale et la lutte contre la corruption.
Il a assuré qu’il n’était pas venu à Berlin pour demander de l’argent au gouvernement allemand, mais pour « poser une base commune » au dialogue entre les deux pays.
La chancelière a d’ailleurs rappelé que la question des aides à la Grèce et des contreparties exigées par les créanciers relevaient de discussions multilatérales au sein de la zone euro et avec les institutions FMI et BCE.
Confrontée à des échéances de remboursement importantes alors que ses caisses sont presque vides, Athènes attend le déblocage au moins partiel de la dernière tranche de prêts (7,2 milliards d’euros) prévue dans le cadre de la prolongation de l’aide financière décidée le 20 février par les Européens.
Ce versement est suspendu à la mise en oeuvre de réformes. Mais M. Tsipras a toujours dit qu’il n’y aurait « pas de nouvelles mesures d’austérité ».
Sans un déblocage de fonds à court terme, « il sera « impossible » pour Athènes d’assurer le service de la dette d’ici les prochaines semaines », avait averti le Premier ministre grec dans un courrier daté du 15 mars et révélé lundi par le Financial Times.
Un courrier qui serait à l’origine du mini-sommet, qui s’est déroulé vendredi à Bruxelles, en présence notamment du président français François Hollande et Angela Merkel.
Alexis Tsipras s’y était engagé à présenter rapidement des réformes tandis que la Commission a annoncé mettre à la disposition d’Athènes « deux milliards d’euros pour l’année 2015 ». (AFP)
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