Immobilier: Londres et Paris, villes les plus chères d’Europe, 10 000 euros le mètre carré au coeur de Londres.
Dans une Europe en crise, les prix de l’immobilier résidentiel devraient baisser en 2013 et 2014, en particulier dans une Espagne en récession ou en France, encore chère, mais pas en Allemagne, qui demeure bon marché, selon une étude de Standard and Poor’s.
Selon les estimations de l’agence de notation, l’Espagne devrait accuser la baisse la plus prononcée (-8%) cette année, suivie des Pays-Bas (-5,5%), de la France (-4%), du Portugal (-3,5%) et de l’Italie (-3%).
En Espagne, le marché immobilier demeure plombé par une économie en récession, un stock de logements invendus très élevé (635000 à fin 2012), un chômage record (27,1% au premier trimestre) et un endettement des ménages qui se résorbe très lentement, détaille SP.
Dans ce contexte, et même si certains indicateurs — consommation des ménages, ventes au détail… — laissent augurer une « stabilisation progressive dans les 12 mois à venir », les fondamentaux du marché demeurent défavorables.
« Le rythme auquel la Sareb (la structure de défaisance créée afin d’assainir le bilan des établissements financiers du pays, NDLR) va remettre sur le marché ces logements invendus, influencera directement les prix dans les années à venir », note SP. Après une chute de 28,4% depuis leur pic du mois de mars 2008, les prix de l’immobilier espagnol devraient reculer de 8% cette année.
Au Portugal, lui aussi en sévère récession, les prix ne devraient se contracter que de 3,5% en 2013, dans la mesure où ils avaient peu augmenté entre 1990 et le début de la crise financière mondiale, en 2007. Et ils devraient se stabiliser l’an prochain (-0,5%), estime SP, tablant sur une amélioration de l’économie portugaise.
La mauvaise conjoncture économique, la hausse du chômage et la perte de confiance des ménages devraient aussi entraîner un recul des prix aux Pays-Bas (-5,5%) et en Italie (-3%) en 2013, selon le scénario de l’agence de notation américaine.
Si la France affiche elle aussi des indicateurs économiques en berne, son marché immobilier demeure « très cher et n’est qu’au début de sa phase de correction », analyse SP, jugeant que « les primo-accédants aux revenus modestes souffriront le plus pour pénétrer le marché de l’immobilier résidentiel ».
« La baisse des taux d’intérêt des prêts immobiliers, l’augmentation constante des prêts immobiliers concédés par les institutions financières françaises, et le déséquilibre entre l’offre et la demande de logement », expliquent ce maintien de prix élevés dans l’Hexagone.
En Irlande, après une correction de l’ordre de 50% en six ans, le marché immobilier devrait voir ses prix se stabiliser (-0,9%) cette année et l’an prochain.
A l’opposé, le marché immobilier allemand — sous évalué de 20% selon certains indicateurs — devrait continuer de croître de 3% en 2013, prédit SP, qui prévoit aussi une hausse de 2,5% au Royaume-Uni et de 0,5% en Belgique. (AFP)
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