Conforté par le soutien du président, le gouvernement portugais de centre droit espérait lundi en avoir fini avec une crise politique qui l’a sérieusement affaibli et a mis en doute sa capacité à achever le redressement financier exigé par les créanciers du pays.
Après trois semaines de chaos politique et un gouvernement au bord du gouffre, le président Anibal Cavaco Silva s’est finalement résolu à remettre en selle le Premier ministre Pedro Passos Coelho tout en écartant la convocation d’élections législatives anticipées, réclamées par l’opposition de gauche.
« La meilleure solution est de maintenir en fonction l’actuel gouvernement », a dit le chef de l’Etat dimanche soir dans une déclaration à la nation, en ajoutant: « La convocation d’élections n’est pas une solution ».
Dans un premier temps, le président avait préféré demander aux partis de la coalition au pouvoir et aux socialistes de conclure un « pacte de salut national », meilleur moyen, selon lui, pour que le pays réussisse le redressement financier exigé par ses partenaires européens en échange du plan d’aide de 78 milliards d’euros accordé en mai 2011.
Mais l’échec retentissant de cette solution l’a contraint à faire marche arrière et d’accorder enfin sa confiance à la coalition de centre droit au pouvoir depuis juin 2011.
Même tardive, la décision du président a été accueillie avec satisfaction par les marchés. Le taux d’emprunt à 10 ans du Portugal enregistrait une nette détente lundi matin, tandis que la Bourse de Lisbonne gagnait plus de 2%.
Les atermoiements de M. Cavaco Silva lui valaient en revanche de sévères critiques aux Portugal.
« Il est difficile de comprendre pourquoi Cavaco accepte maintenant la solution qu’il avait estimé insuffisante », écrivait le quotidien Diario de Noticias.
« Tout va rester comme avant alors que le pays a besoin d’un nouveau cap », a dit Alberto Martins, chef de la délégation du PS aux négociations avec les deux partis de la coalition.
Un gouvernement sous surveillance
Les incertitudes continuaient à peser sur la composition du gouvernement, le président n’ayant pas encore précisé s’il entérinait le remaniement ministériel proposé par M. Passos Coelho.
Le Premier ministre a en effet décidé de promouvoir au rang de vice-Premier ministre Paulo Portas, chef du parti conservateur CDS-PP dont la démission de son poste de ministre des Affaires étrangères avait déclenché la crise et mis en péril la survie de la coalition.
M. Cavaco Silva semble néanmoins avoir mis le Premier ministre sous surveillance. « Je n’abdiquerai aucun des pouvoirs que la Constitution m’attribue », a-t-il dit, alors qu’il a toujours la possibilité de convoquer des législatives anticipées, même si son rôle est essentiellement protocolaire.
Le gouvernement « est maintenant sous la tutelle du président, en plus de celle de la troïka (des créanciers), ce qui crée une instabilité permanente », a commenté le Diario de Noticias.
En raison de la crise politique, la troïka (UE-FMI-BCE) a accepté de repousser jusqu’à fin août-début septembre sa prochaine évaluation des comptes du pays.
L’examen s’annonce d’autant plus difficile que le gouvernement s’est engagé à ramener d’ici la fin de l’année le déficit public à 5,5% du PIB. En raison des difficultés qu’il traverse, il pourrait demander un nouvel allégement de ses objectifs, le troisième depuis la mise en oeuvre du plan de sauvetage.
Le gouvernement doit également présenter aux bailleurs de fonds une réforme de l’Etat destinée à réduire les dépenses publiques de 4,7 milliards d’euros, un projet qui suppose des coupes drastiques susceptibles d’alimenter le mécontentement populaire.
« Le peuple portugais ne restera pas passif et toutes les formes de lutte sont possibles », a averti le chef de la CGTP, le principal syndicat portugais. (AFP)
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