« Toutes les conditions sont réunies » pour un développement rapide de l’intelligence artificielle au sein du secteur financier, estime dans un rapport publié jeudi le superviseur français de la finance.
« On est dans un moment où le secteur financier s’apprête à généraliser l’usage de l’intelligence artificielle », a déclaré lors d’un point presse Olivier Fliche, le directeur du pôle fintech de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), l’organe de supervision en France des banques et des assurances.
L’autorité a présenté jeudi un rapport sur l’intelligence artificielle au sein du secteur financier, aboutissement de plusieurs mois d’échanges sur ce sujet entre grands groupes du secteurs, des jeunes pousses et les superviseurs.
Derrière l’expression « intelligence artificielle », le rapport désigne toutes les techniques permettant aux machines d’apprendre et d’automatiser certaines tâches complexes.
« Notre première conclusion c’est que le niveau d’avancement est plutôt inégal », explique M. Fliche. La mise en application de telles technologies semble notamment plus avancée dans le secteur bancaire que dans le secteur assurantiel.
« Ce qu’on a pu percevoir c’est qu’on est plutôt au stade des projets, des expérimentations, que de l’industrialisation », a souligné M. Fliche, tout en affirmant que « toutes les conditions sont réunies pour qu’il y ait un progrès rapide dans le domaine » au sein du secteur financier.
De fait, cette technologie fait déjà miroiter bon nombre d’opportunités: de la relation client à la gestion des sinistres, en passant par la tarification, la gestion des risques et la détection des fraudes, l’intelligence artificielle doit permettre de réduire drastiquement certains coûts et libérer les collaborateurs d’une partie des tâches, tout en améliorant la rapidité d’exécution et par ricochet la satisfaction des clients.
Mais « le développement de ces technologies ne va naturellement pas sans risques », met en garde le rapport.
Plus particulièrement, le superviseur met en avant les risques liés à la difficulté de prouver la fiabilité sur le long-terme des algorithmes ou encore l’utilisation accrue des services de « cloud » (ou nuage électronique) qui augmentent le volume de données stockées et donc la menace de piratage.
Le rapport s’inquiète également d’un possible changement des rapports de force dans le marché : « la maîtrise des techniques de l’intelligence artificielle par des grandes sociétés informatiques majoritairement non-européennes pourrait entraîner une concentration excessive du marché entre les mains de quelques acteurs ».
L’ACPR va désormais ouvrir pendant deux mois une consultation publique visant à recueillir des commentaires au sujets de ce rapport. (AFP)
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