Le ministre espagnol de l’Economie, Luis de Guindos, a affirmé que les dépôts de moins de 100.000 euros étaient « parfaitement garantis » dans l’Union européenne, tentant appparemment de rassurer les petits épargnants après l’annonce qu’une taxe pourrait être introduite à Chypre.

« Au-delà de la situation de Chypre, qui est spécifique, concrète et unique, tous les dépôts de moins de 100.000 euros sont parfaitement garantis à Chypre, en Espagne et dans l’ensemble de l’Union » européenne, a déclaré Luis de Guindos devant les journalistes. « Les dépôts de moins de 100.000 euros sont sacrés », a-t-il ajouté.

Le ministre a précisé que l’Espagne avait défendu l’idée que la taxe, exigée de la part de Chypre en contrepartie d’un plan de sauvetage européen, ne s’applique pas aux dépôts de moins de 100.000 euros, lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro, l’Eurogroupe, qui s’est tenue lundi, une « question fondamentale » selon lui.

Samedi à l’aube, l’Eurogroupe, la BCE et le FMI avaient trouvé un accord sur un plan de sauvetage d’un maximum de 10 milliards d’euros pour Chypre, en échange d’une taxe exceptionnelle et sans précédent sur les dépôts bancaires qui rapporterait 5,8 milliards d’euros.
Ce prélèvement de 6,75% sur les dépôts en-deçà de 100.000 euros et de 9,9% au-delà a suscité la colère de la population à Chypre.

Lundi, la zone euro a finalement décidé de ne pas demander à Chypre de taxer les dépôts inférieurs à 100.000 euros, ont indiqué à l’AFP des sources proches des discussions. Le Parlement chypriote a rejeté mardi le plan de sauvetage européen.

Luis de Guindos a d’autre part voulu minimiser les turbulences provoquées sur les marchés par l’incertitude liée à la crise chypriote.
La Bourse de Madrid a terminé en baisse de 2,20% mardi et le taux d’emprunt espagnol à dix ans, baromètre des tensions, est repassé au-delà des 5%.

« Au-delà des possibles turbulences, qui n’ont pas non plus été si importantes, la volatilité n’a pas été si forte ces deux derniers jours », a affirmé le ministre, se déclarant « convaincu que ce sont plutôt les fondamentaux (macroéconomiques) qui vont influencer le comportement des marchés ». (AFP)