Le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho a averti mercredi qu’un échec de la privatisation de la compagnie aérienne TAP Portugal serait synonyme de restructuration et de licenciements collectifs, au sixième jour d’une grève de ses pilotes.
Si la privatisation n’a pas lieu, l’alternative est une restructuration, qui passera nécessairement par des licenciements collectifs, une réduction des destinations desservies et des équipements, a-t-il déclaré lors d’un débat au Parlement.
L’Etat n’a pas la capacité de recapitaliser l’entreprise et, d’ailleurs, n’a pas le droit de le faire en raison des règles européennes, a-t-il ajouté.
Le chef de l’exécutif a encore estimé que la compagnie risquait de souffrir très longtemps de l’impact sur sa réputation engendré par la grève.
A la recherche de fonds privés pour renflouer la TAP, le gouvernement de centre droit a décidé de mettre en vente d’ici à fin juin 66% de la compagnie, après l’échec d’une première tentative de privatisation en décembre 2012.
Les pilotes de la TAP ont entamé le 1er mai une grève de dix jours, reprochant à l’exécutif de violer un accord d’entreprise prévoyant de leur attribuer entre 10 et 20% du capital en cas de privatisation et de ne pas avoir restitué des primes d’ancienneté supprimées en 2011.
Le mouvement a conduit l’entreprise à annuler environ 30% de ses vols depuis vendredi. Selon une porte-parole de la compagnie, un avion sur quatre n’a pas pu décoller mercredi.
Les cinq premiers jours de grève ont coûté environ 17 millions d’euros à la TAP, a affirmé mercredi soir le ministre de l’Economie Antonio Pires de Lima, ajoutant que le coût total du mouvement des pilotes pour la compagnie pourrait atteindre 35 millions d’euros. (AFP)