La France va accueillir 24.000 réfugiés sur les deux prochaines années, a annoncé lundi le président François Hollande, en proposant d’organiser à Paris une conférence internationale sur la crise engendrée par l’afflux de migrants dans l’Union européenne.
La Commission européenne va proposer de répartir 120.000 réfugiés (entre les pays de l’UE) sur les deux prochaines années, ce qui représentera pour la France 24.000 personnes. Nous le ferons, a déclaré M. Hollande lors d’une conférence de presse.
C’est le devoir de la France, a justifié le chef de l’Etat en invoquant l’histoire du pays, marquée par des générations de réfugiés, d’exilés qui sont venus participer à sa construction.
Le droit d’asile, c’est un principe fondamental de nos institutions, ce principe a même été intégré dans notre Constitution, a-t-il souligné, alors que l’opinion française est majoritairement opposée à l’accueil de nouveaux migrants ou réfugiés selon les enquêtes d’opinion.
Le président français a défendu sa proposition commune, avec la chancelière allemande Angela Merkel, d’un mécanisme obligatoire de répartition des demandeurs d’asile entre les pays de l’UE, tout en soulignant la nécessité d’aller plus loin.
Sans politique d’ensemble, le mécanisme de répartition explosera et ce sera la fin de Schengen, a-t-il mis en garde.
Il a également critiqué implicitement la Hongrie, pour la construction d’une clôture à sa frontière avec la Serbie pour empêcher l’entrée de migrants, et les autres pays d’Europe centrale opposés à leur accueil.
Il y a des pays qui voudraient faire des critères ethniques, qui voudraient accueillir certains et pas d’autres, au nom de religions. Il y a des pays qui voudraient bâtir des murs et ne pas prendre un seul réfugié, a dénoncé M. Hollande.
Qu’est-ce que ces pays auraient pensé il y a trente ans si, au moment de la chute du Mur de Berlin, nous avions dit: +Non, pas tout de suite, pas comme ça, ne venez pas, prenez votre temps, restez là où vous êtes+?.
Pour éviter une crise humanitaire gigantesque, nous devons aussi agir avec les pays d’origine et de transit, a plaidé François Hollande, en se prononçant notamment pour l’établissement sur place de centres d’identification et d’hébergement des migrants.
Il y a ce qu’il se passe de l’autre côté de la Méditerranée. Si nous n’agissons pas pour qu’il y ait des centres (….) qui puissent retenir, accueillir ces populations au plus près de leur pays d’origine, alors nous serons face non plus à une crise de déplacés mais à une crise humanitaire gigantesque, qui ne sera plus sur des milliers mais sur des centaines de milliers de personnes.
Il faut sans doute encore élever le niveau de la responsabilité… Nous ferons la proposition d’une conférence internationale sur les réfugiés et nous serons prêts à l’accueillir, a ajouté le président français, sans avancer de date pour la tenue d’une telle réunion. (AFP)
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