La concertation sur la réforme des retraites a repris vendredi matin à Matignon, où le Premier ministre Edouard Philippe, la ministre des Solidarités Agnès Buzyn et le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye achevaient leurs entretiens avec les partenaires sociaux.
« On va s’engager dans la concertation avec l’espoir qu’on bâtisse une réforme qui soit équilibrée et redistributive », a déclaré Laurent Escure, secrétaire général de l’Unsa, après une heure de discussion avec les trois membres du gouvernement.
« On négociera jusqu’au bout », a-t-il ajouté, tout en souhaitant avoir « assez rapidement, en janvier-février, la connaissance de l’avant-projet de loi » afin que « s’ouvre à ce moment-là un autre cycle » pour notamment « compenser des pertes qui pourraient exister » dans certaines profession comme « les enseignants, les aides-soignantes, les infirmières ou les cheminots ».
Auparavant, le président de l’Union des entreprises de proximité (U2P), Alain Griset, avait indiqué n’avoir « pas d’opposition à ce qu’il puisse y avoir une réforme », à condition qu’il n’y ait « pas un euro de cotisation en supplément » pour les travailleurs indépendants.
« Nous avons demandé que chaque profession soit vue individuellement de façon à résoudre les problèmes spécifiques », a-t-il ajouté, prévenant que « s’il n’y a pas de prise en compte particulière des indépendants, la situation sera plus dangereuse pour le gouvernement qu’elle pourrait l’être avec les régimes spéciaux ».
La concertation devait se poursuivre dans l’après-midi avec la CGT, la CFE-CGC et enfin la CPME.
Jeudi, Force ouvrière avait ouvert le bal, son secrétaire général Yves Veyrier affirmant qu’il ferait « tout pour empêcher » l’exécutif de mettre en place un « régime unique par points ».
Favorable au principe de cette réforme, son homologue de la CFDT, Laurent Berger, a cependant dit s’attendre à une discussion « longue » et « compliquée ».
Le numéro un de la CFTC, Philippe Louis, a également estimé qu' »il y a énormément de travail à faire » pour « passer au concret ».
Mais le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a souhaité « que cette réforme ait lieu dans la première partie de l’année 2020 ».
La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, a pour sa part promis de « travailler d’arrache-pied » pour « améliorer la situation » des agriculteurs à travers cette réforme.
Ce deuxième cycle de concertation fait suite à 18 mois de discussions avec Jean-Paul Delevoye sur le futur « système universel » de retraite.
Ces nouveaux échanges s’appuient sur le rapport que le haut-commissaire a dévoilé mi-juillet, qui préconise un système par points remplaçant les 42 régimes existants et un âge de départ de 64 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
Edouard Philippe avait indiqué mercredi qu’il dévoilerait le calendrier et la méthode retenus pour conduire cette réforme « dans le courant de la semaine prochaine ». (AFP)
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