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L’armée de l’Air française recrute pour piloter ses futurs drones armés

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L’armée de l’Air française lance une campagne de recrutement pour élargir son vivier de pilotes de drones, des outils de renseignement et de surveillance devenus essentiels aux opérations militaires et qui seront bientôt armés.

De la traque des jihadistes au Sahel à la surveillance du territoire national, « les opérations sont de plus en plus consommatrices de drones. Il nous faut donc des équipages supplémentaires », explique le colonel David, chef de la division renseignement, surveillance et reconnaissance (ISR) à l’état-major de l’armée de l’Air.

La France dispose actuellement de cinq drones américains Reaper « moyenne altitude longue endurance » (MALE) et d’une vingtaine d’équipages composée de quatre personnes: un pilote, un opérateur capteurs, un opérateur images et un officier renseignement chargé d’interpréter les informations collectées.

Déployés sur la base aérienne de Niamey, au Niger, trois de ces drones observent sans relâche les groupes armés au Sahel et collectent du renseignement, jusqu’à 24 heures d’affilée en toute discrétion, entre 7.000 et 13.000 mètres d’altitude. D’ici la fin de l’année, ils porteront sous leurs ailes des bombes GBU-12 à guidage laser.

Le constructeur américain du Reaper, General Atomics, pourrait en outre louer à la France un autre Reaper pour remplacer un quatrième drone qui s’était écrasé en novembre au Niger en rentrant de mission.

En 2020, Paris prendra livraison de six Reaper armés supplémentaires, a priori également destinés au Sahel, où l’opération antijihadiste Barkhane mobilise 4.500 militaires français depuis 2014.

En 2017, la ministre des Armées Florence Parly avait annoncé sa décision de doter la France de drones armés en 2019, à l’instar des Etats-Unis, d’Israël ou encore de la Grande-Bretagne.

80 à 100 équipages

A l’horizon 2030, « l’objectif est de monter à 24 machines au total, et de constituer un vivier d’environ 80 à 100 équipages », souligne le colonel David.

Jusqu’à présent, l’armée confiait essentiellement les manettes de ses drones à d’anciens pilotes de chasse. Mais avec la multiplication des missions et du nombre de drones, l’heure a sonné de créer une filière dédiée, à l’image des filières chasse, transport et hélicoptère.

Deux tiers des futurs pilotes de drones seront formés à cette spécialité dès leur arrivée dans l’armée.

Les nouvelles recrues recevront une formation initiale d’un an au Centre d’excellence drones de l’Ecole de l’Air, à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhone), où ils apprendront à voler sur avion léger et recevront leur brevet de pilote de drone.

Une deuxième année d’apprentissage tactique plus spécifique, comme le pilotage par satellite, se déroulera sur la base de Cognac (Charente), qui dispose de deux drones pour des missions intérieures et l’entraînement des équipages.

Le défi: rendre la filière attractive malgré l’image austère de la tâche, effectuée au sol, dans une cabine, les yeux rivés sur des écrans.

Mais « les gens que l’on va recruter veulent devenir pilotes de drone, ils ne subiront pas de frustration », rétorque le lieutenant-colonel Romain, pilote de chasse sur Mirage F1-CR et chef de l’escadron 1/33 Belfort qui opère les Reaper au Sahel.

L’armement des drones est un autre sujet sensible. L’intense campagne américaine d' »assassinats ciblés » menée depuis plus d’une décennie à l’aide de Predator et de Reaper en Afghanistan, au Pakistan ou au Yémen, est régulièrement accusée de frapper à l’aveugle et de « déshumaniser » la guerre en confiant le pilotage des drones à des opérateurs « hors sol », qui rentrent chez eux tous les soirs après avoir tiré des missiles à des milliers de kilomètres de là.

La France, elle, prend soin d’assurer qu’elle ne suivra pas la même voie. Au contraire du modèle américain, où les drones sont pilotés depuis le territoire national, les équipages français sont déployés sur le théâtre sahélien.

Et pour ouvrir le feu, les équipages français « appliqueront exactement les mêmes critères qu’un pilote de Tigre ou de Mirage », assure l’armée de l’Air.

L’approche humaine sera enfin abordée dans le cursus de formation, précise-t-il. « On a développé des modules spécifiques sur le fait de délivrer de l’armement et de donner la mort en opération, explique le lieutenant-colonel Romain. En même temps, c’est le coeur du métier de soldat ». (AFP)

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