Le Portugal doit poursuivre ses efforts de redressement financier afin de conserver sa crédibilité, a estimé jeudi le Fonds monétaire international (FMI), qui s’inquiète des risques liés au « relâchement de la politique budgétaire » du nouveau gouvernement socialiste.
Saluant « les progrès réalisés ces dernières années », le FMI a affirmé que « la poursuite de ces efforts aiderait le Portugal à conserver la confiance des marchés et une crédibilité difficilement conquise ».
« L’avant-projet de budget pour 2016 implique un relâchement de la politique budgétaire », a-t-il prévenu à la fin de la troisième mission de contrôle, menée conjointement avec la Commission européenne et la Banque centrale européenne, depuis que le Portugal est sorti en mai 2014 d’un programme d’aide internationale de 78 milliards d’euros.
Le FMI prévoit que le déficit public du pays s’élève cette année à 3,2% du PIB, alors que le gouvernement espérait le ramener à 2,6%, d’après son avant-projet budgétaire.
Le FMI est également plus pessimiste en matière de croissance économique, tablant sur une hausse du PIB de 1,4% contre une prévision gouvernementale de 2,1%.
Sous la pression de Bruxelles, qui a menacé de rejeter cet avant-projet, l’exécutif s’apprête finalement à approuver jeudi un budget plus exigeant afin de ramener le déficit à 2,4% du PIB, avec une prévision de croissance plus prudente de 1,9%, a indiqué à l’AFP une source gouvernementale.
Les experts du FMI ont eux-aussi estimé que le Portugal devait se fixer « des objectifs budgétaires suffisamment ambitieux » et ont mis en garde contre le risque d’un dérapage provoqué par le rétablissement des 35 heures de travail hebdomadaire dans la fonction publique ou l’annulation des privatisations dans les transports décidées par le précédent gouvernement de droite.
Après avoir évincé la droite, arrivée en tête des législatives en octobre mais sans majorité absolue, le Parti socialiste, allié à la gauche radicale, s’est engagé à alléger la politique de rigueur mise en oeuvre depuis 2011, tout en respectant les engagements du pays envers ses créanciers. (AFP)