La Commission européenne a réclamé au gouvernement socialiste du Portugal des clarifications sur les efforts de réduction du déficit prévus dans le projet de budget 2016, dans une lettre publiée mercredi par le ministère portugais des Finances.
Nous souhaitons connaître les raisons qui ont conduit le Portugal à proposer une réduction du déficit structurel (hors effets de conjoncture) bien en-dessous des recommandations faites par le Conseil européen en juillet, indique la Commission.
Dans son projet, le Portugal s’engage à réduire le déficit structurel de 0,2 point de pourcentage, à 1,1% du PIB, alors que Bruxelles exige une baisse de 0,6 point.
La Commission demande à Lisbonne de clarifier ce sujet au plus tard d’ici le 29 janvier, alors que des inspecteurs de la troïka (UE-FMI-BCE) des créanciers internationaux du Portugal ont entamé mercredi une visite de contrôle à Lisbonne.
C’est une lettre tout à fait normale, qui s’inscrit dans notre dialogue avec la Commission européenne, a réagi le Premier ministre Antonio Costa, promettant des dissiper les doutes de Bruxelles d’ici vendredi.
Le projet transmis à Bruxelles vendredi dernier est un budget responsable, qui crée les conditions pour une croissance de l’économie et de l’emploi, une meilleure protection sociale et davantage de rigueur dans la gestion des finances publiques, a-t-il réitéré.
Arrivé au pouvoir après les élections législatives d’octobre grâce à une alliance avec la gauche radicale, le gouvernement socialiste a promis de tourner la page de l’austérité, tout en respectant les engagements du Portugal envers ses créanciers.
Il a ainsi promis le réduire le déficit public du pays à 2,6% du PIB en 2016, en-dessous du plafond de 3% autorisé par Bruxelles.
Dans la lettre signée par Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne, et Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Bruxelles semble toutefois doucher les espoirs du Portugal de sortir de la procédure de déficit excessif.
Le déficit excessif n’a pas été corrigé à la date butoir de fin 2015, relèvent-ils. Toutefois, avant toute décision, la Commission indique attendre les données définitives de l’an dernier.
Le déficit de 2015 aurait dû se situer à 3% du PIB, mais il a été gonflé en décembre par l’injection de 2,3 milliards d’euros de fonds publics dans la banque Banif, dans le cadre d’un plan de sauvetage. Du coup, le déficit devrait atteindre 4,2%, estime le gouvernement. (AFP)