Les deux tiers des partisans du candidat de la Gauche Radicale Jean-Luc Mélenchon comptent s’abstenir ou voter blanc dimanche au second tour de l’élection présidentielle, et seuls 35% veulent voter pour le centriste Emmanuel Macron, selon les résultats d’une consultation sur internet.
Parmi les quelque 243.000 votants, 36% ont choisi le vote blanc ou nul et 29% l’abstention, d’après les résultats annoncés mardi. Le choix d’un vote pour la candidate Marine Le Pen, qui affrontera le candidat Macron dimanche, n’était pas proposé.
M. Mélenchon, qui, à la tête du mouvement « La France insoumise », a obtenu 19,5% des voix au premier tour du scrutin le 23 avril, s’est clairement prononcé contre Marine Le Pen, qui courtise activement une partie de son électorat hostile au « système », à « l’oligarchie » et au capitalisme.
Mais il n’a pas pour autant clairement appelé à voter Emmanuel Macron, accusé d’incarner le libéralisme économique.
« Vous n’avez pas besoin de moi pour savoir ce que vous avez à faire, je ne suis pas un gourou », a-t-il dit la semaine dernière, refusant de donner une consigne de vote précise, d’où de nombreuses critiques à son encontre au sein de la classe politique.
La consultation organisée auprès des 430.000 personnes inscrites sur sa plateforme internet ne visait pas à « déterminer une consigne de vote » mais à permettre à ses partisans d’exprimer leur choix pour le deuxième tour, avait-il expliqué.
Les sondages donnent actuellement l’avantage à Emmanuel Macron avec environ 60% des intentions de vote contre 40% à sa rivale, mais l’écart entre les deux candidats s’est légèrement resserré ces derniers jours. Beaucoup s’inquiètent du fait que l’abstention finisse par profiter à l’extrême droite.
Artistes, politiques, patrons, militants associatifs, grands médias : les tribunes et les pétitions en faveur du jeune centriste, candidat du mouvement « En marche », se sont multipliés pour faire barrage à Marine Le Pen qui s’efforce de convaincre les déçus du premier tour, les indécis et les abstentionnistes, à cinq jours de la présidentielle. (AFP)