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La Catalogne admet ses difficultés et fragilise encore l’Espagne

ByTeam

Juil 25, 2012
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Le ministre espagnol des Finances
La crédibilité de l’Espagne sur les marchés a encaissé un nouveau coup mardi lorsque la Catalogne, l’une de ses régions les plus riches, a reconnu qu’elle pourrait avoir besoin d’une aide financière du gouvernement, approfondissant le désarroi de la zone euro.

Dans ce contexte, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, et son homologue espagnol Luis de Guindos, se sont voulus rassurants dans un communiqué publié après leur rencontre à Berlin.

« Les taux d’emprunt actuels (imposés à l’Espagne) sur le marché ne représentent ni ses fondamentaux économiques, ni son potentiel de croissance, ni sa capacité à rembourser ses dettes publiques », ont-ils affirmé.

L’aveu de ses difficultés par la Catalogne, région du nord-est du pays, auquel elle apporte un quart du PIB, survient alors que l’Espagne elle-même est sous le feu des marchés, avec comme enjeu d' »éviter un effondrement financier imminent », souligne le journal El Economista.

La plupart des analystes fixent octobre comme date limite avant un défaut de paiement du pays.

Ajoutant aux tensions qui mettent à rude épreuve la zone euro, l’Espagne a provoqué un cafouillage diplomatique, mardi, en publiant une « prétendue » déclaration commune avec Rome et Paris sur les accords européens visant à protéger la zone euro, démentie sèchement par les deux autres capitales.

« C’est hallucinant », a rétorqué le ministre français aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve. « Il n’y a pas eu de démarche commune avec l’Italie et l’Espagne », a-t-il asséné, la veille d’une rencontre entre le minsistre français de l’Economie, Pierre Moscovici, et son homologue espagnol Luis de Guindos, à Paris.

L’annonce espagnole a aussi été reçue avec « stupeur » à Rome.

Et Madrid a finalement fait marche arrière dans la soirée, expliquant n’avoir jamais parlé de « déclaration commune » avec Paris et Rome, mais avoir seulement défendu devant ses partenaires la nécessité d’appliquer rapidement les accords du sommet.

Les accords en question prévoient notamment d’élargir les modalités d’intervention des fonds de secours européens en faveur des pays en difficulté.


Mais leur application doit attendre leur adoption par les parlements nationaux des plus gros contributeurs aux fonds de secours et surtout une décision de la Cour constitutionnelle allemande, attendue le 12 septembre.

Quelques heures plus tôt, c’est l’agence de notation Moody’s qui avait cueilli à froid la zone euro, abaissant à « négative » la perspective de l’Allemagne, mais également des Pays-Bas et du Luxembourg, ce qui ouvre la voie à une possible perte de leur note Aaa, la meilleure possible.

Cet avertissement n’a pas provoqué de panique à la Bourse de Francfort, qui a terminé en recul de 0,45%. Paris (-0,87%) et Londres (-0,63%) ont davantage reculé mais c’est surtout Milan (-2,71%) et Madrid (-3,58%) qui ont accusé le coup.

L’un des symptômes de la dégradation de la situation est la hausse des taux d’intérêt espagnols, qui s’est une nouvelle fois manifestée mardi. Pas d’accalmie non plus sur le front du marché obligataire, où le taux d’emprunt à 10 ans de l’Espagne a atteint un nouveau plus haut depuis la création de la zone euro, à 7,552%.

Avec des taux aussi élevés, « c’est impossible de se financer » et Madrid peut tenir « deux mois » au plus, pronostique Daniel Pingarron, analyste de la maison de courtage IG Markets.

« Actuellement, le Trésor a encore environ 30 milliards d’euros dans ses caisses, ce qui est suffisant pour couvrir les échéances de dette qui restent en juillet, celles d’août et peut-être celles de septembre », « mais en octobre il y a une échéance très importante », prévient-il.

L’Espagne envisage de recourir à un « plan de sauvetage global assoupli » avec une ligne de crédit, afin de pouvoir honorer cette échéance d’environ 28 milliards d’euros en octobre, a affirmé mardi le quotidien économique El Economista.

La Grèce, qui le dispute à l’Espagne dans la liste des pays qui inquiètent le plus les marchés, devait elle accueillir à partir de mardi la « troïka » de ses créanciers.

Ce groupe de représentants de l’Union européenne, du Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne doit évaluer l’avancement des réformes imposées en échange de l’aide octroyée. De son verdict dépend la poursuite des versements du plan de sauvetage en cours. (AFP)

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