Au moment où les créanciers du pays procèdent à un nouvel examen de sa situation économique, le chef du Parti socialiste portugais, principale formation d’opposition, s’est prononcé pour une renégociation du plan de sauvetage accordé au Portugal en mai 2011.
« Il faut renégocier les conditions de notre redressement« , a déclaré Antonio José Seguro. « Cela signifie renégocier nos objectifs, cela signifie plus de temps pour payer notre dette et un délai pour le paiement des intérêts », a-t-il ajouté. « Le pays ne supporte plus l’austérité. Nous sommes arrivés à la limite ».
Le Parti socialiste, au pouvoir lorsque la demande d’aide internationale a été présentée, milite depuis longtemps en faveur de délais supplémentaires pour que le Portugal puisse redresser ses finances. Il reproche au premier ministre de centre droit, Pedro Passos Coelho, une politique essentiellement axée sur la rigueur budgétaire aux dépens de la croissance et de l’emploi. Selon M. Seguro, « il faut une stratégie pour sortir de la crise, basée sur la croissance économique alliée à la discipline budgétaire ».
40 % DES JEUNES DE MOINS DE 25 ANS AU CHÔMAGE
Les déclarations du chef du PS interviennent alors que la « troïka » (UE-FMI-BCE), représentant les créanciers du Portugal, a entamé sa septième évaluation du programme de réformes et de rigueur mis en œuvre en contrepartie du plan d’aide de 78 milliards d’euros, accordé par l’Union européenne et le Fonds monétaire international.
A l’occasion de ce nouvel examen, le gouvernement pourrait demander à ses bailleurs de fonds un allégement de ses objectifs budgétaires après avoir admis que les mesures d’austérité avaient contribué à aggraver la récession et le chômage. L’activité économique a ainsi reculé de 3,2 % en 2012 tandis que le chômage touche près de 17 % de la population active, et 40 % des jeunes de moins de 25 ans.
Le ministre des finances, Vitor Gaspar, a récemment reconnu que l’économie devrait se contracter d’environ 2 % cette année, soit le double de ses précédentes prévisions, et a souhaité que la Commission européenne prolonge d’un an le délai accordé au Portugal pour « corriger son déficit budgétaire excessif ». (AFP)