Les Britanniques ont voté jeudi à 51,9% des voix pour sortir de l’Union européenne, contre 48,1% pour rester, selon les résultats définitifs publiés vendredi matin par la commission électorale. Celle-ci confirme les décomptes de l’ensemble des chaînes de télévision.
Au total, 17,4 millions de personnes ont voté pour le Brexit et 16,1 millions pour rester dans l’UE. La participation était élevée, à 72%, selon la BBC. « C’est le côté émotionnel qui l’a emporté » sur le pragmatisme économique, constate Iain Begg, professeur à la London School of Economics (LSE).
David Cameron va continuer comme Premier ministre britannique, malgré le désaveu des Britanniques qui ont voté pour une sortie de l’Union européenne, a annoncé son ministre des Affaires étrangères Philip Hammond. David Cameron, qui a défendu ardemment un maintien dans l’UE, devait s’exprimer plus tard dans la matinée.
Eviter une réaction en chaîne
Le président du Parlement européen Martin Schulz a déclaré vouloir parler avec la chancelière allemande Angela Merkel afin d’éviter une « réaction en chaîne » après le vote des Britanniques. De son côté, la France appelle l’Europe à réagir.
Le président du Parlement européen a également indiqué s’attendre à ce que les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE débutent rapidement. « Le Royaume-Uni a décidé de tracer sa route de son côté. Je pense que les indicateurs économiques indiquent que cela va être une route difficile », a encore déclaré Martin Schulz.
Selon lui, il faut maintenant éviter que l’euro subisse la même chute que celle qu’enregistrait vendredi matin la livre sterling sur les marchés financiers, une chute de l’ordre de 10%.
La présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a déjà demandé l’organisation d’un référendum en France. Le député d’extrême droite néerlandais Geert Wilders en a fait de même aux Pays-Bas. Il souhaite l’organisation d’un « Nexit » au plus vite.
Aucune urgence
Il n’y a aucune urgence à invoquer l’article 50 du Traité de Lisbonne pour activer le processus de sortie de l’Union européenne après le vote des Britanniques en faveur du Brexit, ont déclaré de leur côté plusieurs chefs de file conservateurs du camp du « Leave ». Selon eux, il est également souhaitable que David Cameron reste au pouvoir pendant la période de transition.
« Il n’y a pas besoin d’activer l’article 50 tout de suite, la Grande-Bretagne est encore membre de l’UE et le restera encore pendant plusieurs mois, voire plusieurs années », a déclaré Matthew Elliott, un des responsables de la campagne pro-Brexit.
M. Elliott a par ailleurs estimé qu’il revenait au Premier ministre David Cameron de mener à bien le processus de sortie du Bloc des 28. « Il appartient désormais à Cameron de traduire en actes la volonté exprimée par les Britanniques. Le Premier ministre devrait entamer des discussions informelles avec les autres gouvernements (de l’UE) », a-t-il dit.
« Cameron est parfaitement placé pour mettre en oeuvre cette décision du peuple britannique. Une grande majorité de députés conservateurs souhaitent qu’il reste en fonction », a ajouté Matthew Elliott.