Le recours à une nouvelle ligne de crédit de précaution permettrait au Portugal de « réduire ses coûts de financement » et de « renforcer la confiance des investisseurs », a déclaré jeudi à l’AFP un responsable de l’agence de notation Fitch.

Malgré la baisse de ses taux d’emprunt, « le Portugal a intérêt à s’assurer une ligne de précaution à l’issue de son actuel programme d’assistance car ses coûts de financement resteront très élevés pendant les deux prochaines années », a estimé Michele Napolitano, directeur de Fitch pour les dettes souveraines.

Le niveau des taux d’emprunt de la dette du Portugal à dix ans, qui sont passés légèrement en dessous des 5%, « est compatible avec un plein retour aux marchés », a-t-il estimé. Mais un filet de sécurité « contribuerait à renforcer la confiance des investisseurs et baisser davantage les taux d’intérêt ».

Pour sortir de son plan de sauvetage de 78 milliards d’euros comme prévu le 17 mai, le pays doit regagner la confiance des marchés pour financer à un coût abordable sa dette écrasante.

Le Portugal a fait des « progrès importants en matière d’assainissement budgétaire », mais « des risques » persistent sur la dette publique « qui reste à un niveau élevé », a estimé M. Napolitano, qui s’exprimait en marge d’une conférence à Lisbonne.

« Après un pic à 129,4% du PIB en 2013, la dette publique devrait très légèrement diminuer en 2014 pour se situer à 129,2% », a-t-il expliqué.

Quant à l’objectif de déficit fixé à 4% pour 2014 par les créanciers du Portugal, il est jugé « atteignable » par Fitch, dans la mesure où « le pays a fait mieux que prévu en 2013 ». Selon le gouvernement, le déficit devrait s’établir « autour de 5% » du PIB en 2013, en dessous de l’objectif de 5,5%.

« La probabilité d’une dégradation de la note du Portugal a diminué », a indiqué le responsable de Fitch. Le Portugal est noté « BB+ » avec une perspective négative, soit « seulement à un cran du niveau de la catégorie investissement », a-t-il relevé.

Interrogé sur la situation politique du pays, M. Napolitano a estimé que « les risques d’un éclatement de la coalition de centre droit au pouvoir ont bien diminué », mais des « incertitudes pèsent sur le maintien d’une politique de rigueur » après les élections prévues en 2015.

Car l’austérité sera toujours de mise au Portugal à l’issue de son programme d’assistance: « à notre avis, la discipline budgétaire doit être maintenue encore pendant des années », a-t-il relevé. (AFP)