Des milliers d’agriculteurs ont manifesté au volant de leurs tracteurs à travers l’Allemagne contre les réglementations du gouvernement en matière de climat et de réforme agricole, qui menacent selon eux l’existence de leur activité.
Les convois de centaines de véhicules agricoles alignés en file ont paralysé la circulation à Berlin et à Bonn, deux villes qui accueillent le gouvernement fédéral, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Les lois sur l’agriculture sont de plus en plus strictes » et « le projet actuel menace notre existence », déplore Tom Hollstein, 19 ans, qui a fait 100 km depuis son exploitation pour rejoindre Berlin, une poupée de chiffon en habit d’agriculteur pendue sur une potence à l’arrière de son véhicule.
D’autres opérations escargots de plusieurs milliers d’agriculteurs en colère avaient lieu en Bavière, en Schleswig-Holstein et en Basse Saxe.
Les griefs sont nombreux: menace d’interdiction du très économique mais jugé dangereux pesticide polyphosphate, déclassement social et menaces de disparition des petites exploitations familiales, ou encore dénonciation des accords de libre-échange qu’ils jugent discriminants, comme celui avec les pays sud-américains du Mercosur.
La nouvelle règlementation sur les pesticides « signifierait qu’on ne pourrait plus travailler sur nos terres », affirme à l’AFP Bernard Kalies, producteur de fruits et légumes près de la frontière polonaise. « C’est comme une expropriation! »
Les agriculteurs allemands demandent en priorité à la ministre fédérale de l’Agriculture, Julia Klöckner (CDU), et à la ministre de l’Environnement, Svenja Schulze (SPD), d’être consultés pour les projets de réforme agraire et de lutte contre le changement climatique.
« Les politiques ne savent pas ce qui se passe dans les exploitations mais veulent imposer des choses et nous voulons simplement participer au débat », a demandé M. Hollstein.
Le gouvernement a décidé début septembre de réduire l’utilisation du glyphosate et de l’interdire complètement dès la fin de l’année 2023. Il envisage aussi la réduction des cheptels, pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.
« Ils produisent les produits qui sont au coeur de notre quotidien, ils travaillent dur, mais ne sont considérés par certains que comme des « pollueurs » ou des « agresseurs d’animaux ». Ce n’est pas juste et ce n’est pas la réalité », a tenté d’apaiser la ministre allemande de l’Agriculture, Julia Klöckner, auprès du journal Bild.
Signe de la contestation, de grandes croix mortuaires vertes sont apparues depuis un mois dans plusieurs fermes allemandes.
Une journée de mobilisation avait également lieu au même moment en France, où des agriculteurs se sont rassemblés devant les préfectures.
Aux Pays-Bas, la mobilisation similaire entamée le 1er octobre avait causé le plus gros embouteillage de l’histoire du pays. (AFP)
Articles qui pourraient vous intéresser:
Intercités à 99 % par plus de 300 drones et missiles iraniens, en Israël
Pour la première fois, le porte-avions français sous commandement de l’Otan
Le gouvernement a annoncé un plan de bataille pour doper le "solaire Made in France"
Avez-vous tout ce qu'il faut pour réaliser ce gâteau ?
Santé : qu'arrive-t-il à votre corps lorsque vous consommez plus de fibres
Meta supprime un outil contre la désinformation
Santé : le symptôme visible sur la jambe peut annoncer un cancer du rein
Climat : les catastrophes climatiques ont coûté 6,5 milliards d'euros aux assureurs en 2023
Forum cybersécurité : Lille, capitale de la cybersécurité dans une France de plus en plus ciblée
"Le cerveau a besoin de viande", déclare un médecin de Harvard
Interdiction des "viandes végétales" : les entreprises du secteur saisissent le Conseil d'Etat
Projet américain à l'ONU pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza
PUB google