Le gouvernement portugais a annoncé des coupes budgétaires d’environ 600 millions d’euros. Ces mesures doivent permettre de réaliser les objectifs de réduction des déficits exigés par les créanciers après le rejet de plusieurs mesures d’austérité par la cour constitutionnelle.
« Le Conseil des ministres a décidé de fixer des limites budgétaires par ministère », a déclaré le secrétaire d’Etat au Budget Luis Morais Sarmento.
« Les mesures approuvées affecteront les dépenses en personnel, biens et services, ainsi que des dépenses courantes », a-t-il ajouté sans autre détail. Il a ajouté qu’elles représentent « environ 600 millions d’euros, soit 0,5% du PIB ».
Les mesures, approuvées par la troïka (UE-FMI-BCE) représentant les créanciers du Portugal, en visite cette semaine à Lisbonne, devraient être détaillées lors du prochain budget rectificatif qui doit être présenté au parlement en mai, a indiqué le ministre adjoint au premier ministre Miguel Poiares Maduro.
Veto de la cour constitutionnelle
Ce conseil des ministres, qui a duré toute la nuit, est intervenu après le rejet début avril par la cour constitutionnelle de plusieurs mesures de rigueur inscrites au budget de l’Etat pour 2013, qui compromet les objectifs de réduction des déficits prévus pour cette année dans le plan de sauvetage du Portugal.
Cette décision a accentué la pression sur le pays, qui doit trouver rapidement un plan d’économies alternatif afin de compenser le 1,3 milliard d’euros que devaient rapporter les mesures de rigueur retoquées.
Le gouvernement, qui s’est engagé à ne pas augmenter les impôts mais à agir du côté des dépenses, a précisé en outre qu’il y avait une marge de manoeuvre pour que ces nouvelles mesures soient négociées avec les partenaires sociaux et l’opposition.
La validation de ces mesures par la « troïka » était la condition pour l’attribution d’une nouvelle tranche d’aide de deux milliards d’euros dans le cadre du plan de sauvetage de 78 milliards d’euros dont Lisbonne bénéficie depuis mai 2011.
Le chef de l’opposition socialiste, Antonio José Seguro, a toutefois rejeté les appels des créanciers du pays et du gouvernement à soutenir la politique de rigueur. (AFP)