L’économie portugaise, plombée par la cure de rigueur appliquée sous l’égide de l’UE et du FMI, devrait se contracter cette année de 3% du PIB, a indiqué la Banque du Portugal alors qu’elle tablait en mars sur une récession de 3,4%.
La banque centrale s’inquiète toutefois des risques que représentent la crise de la dette souveraine en zone euro et l’éventuelle nécessité pour le gouvernement d’adopter de nouvelles mesures d’austérité pour parvenir à ramener le déficit public à 4,5% du PIB.
Après un recul du PIB moins accentué que prévu au premier trimestre (-0,1%), la banque centrale a ainsi aligné sa prévision sur celle du gouvernement et de la troïka UE-BCE-FMI représentant ses bailleurs de fonds, qui s’attendent depuis juin à une contraction de 3% du PIB.
La Banque du Portugal (BdP) reste toutefois plus pessimiste concernant l’année prochaine, car elle table toujours sur une stagnation en 2013 alors que le gouvernement et la troïka comptent sur une légère relance de 0,2% du PIB.
« Nous continuons de prévoir une forte contraction de l’économie en 2012 suivie d’une relance graduelle au cours de 2013, toutefois insuffisante pour assurer une croissance du produit sur l’ensemble de l’année », a résumé la BdP dans son bulletin d’été.
L’année en cours sera marquée par « une forte réduction de la demande intérieure et une contribution positive des exportations malgré leur ralentissement » en raison d’une conjoncture mondiale défavorable, a précisé la banque centrale, qui a revu en hausse sa prévision pour les exportations de +2,7% à +3,5%.
Selon des données publiées un peu plus tôt par l’Institut national des statistiques (Ine), les exportations portugaises ont accéléré leur hausse en mai après avoir marqué le pas en avril, progressant de 13,3% en variation mensuelle et de 8,4% sur un an.
Le régulateur s’attend en 2013 à une « récupération graduelle de la demande intérieure et à une accélération des exportations » à +5,2%.
La Banque du Portugal relève toutefois plusieurs menaces qui pèsent sur l’évolution de l’activité économique au Portugal.
« Au niveau international, les principaux risques sont liés à la récente intensification de la crise de la dette souveraine et le maintien d’une incertitude élevée concernant sa résolution », a souligné la BdP.
Au plan interne, « la détérioration de la situation sur le marché du travail et la contraction de la demande intérieure pourront conduire à la nécessité d’adopter des mesures qui garantissent le respect de l’objectif budgétaire » d’un déficit ramené à 4,5% du PIB.
Au premier trimestre, le déficit public du Portugal s’est creusé à 7,86% du PIB en raison d’une baisse des recettes fiscales et d’une hausse des prestations versées à un nombre croissant de chômeurs, qui représentent déjà plus de 15% de la population active.