Les experts de la « troïka » UE-BCE-FMI représentant les créanciers du Portugal arriveront lundi à Lisbonne afin de préparer le prochain examen trimestriel du plan de rigueur et de réformes, qui débutera le 15 juillet, a annoncé mercredi le gouvernement portugais.
« Cette mission, à caractère technique, permettra d’avancer les travaux du huitième examen régulier qui se déroulera à partir du 15 juillet », a indiqué le cabinet du ministre des Finances, Vitor Gaspar.
Le Portugal s’est engagé à boucler d’ici la fin de l’année parlementaire, à la mi-juillet, un nouveau train de mesures de rigueur annoncé début mai. Ce plan de réduction permanente des dépenses publiques à mettre en oeuvre d’ici 2015 prévoit notamment le départ volontaire de quelque 30’000 fonctionnaires et l’allongement de leur temps de travail de 35 à 40 heures, pour les aligner sur le secteur privé.
Le huitième examen trimestriel des experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international aura lieu avec un mois de retard car l’évaluation précédente avait été mise en suspens suite au rejet par la Cour constitutionnelle de plusieurs mesures inscrites au budget de l’Etat pour 2013.
La décision de la Cour, intervenue début avril, a obligé le gouvernement de centre-droit à préparer un budget rectificatif qui doit être définitivement adopté mercredi au Parlement.
En échange d’un prêt de 78 milliards d’euros accordé en mai 2011 par l’Union européenne et le FMI, le Portugal s’est engagé à mettre en oeuvre un programme de rigueur budgétaire et de réformes économiques sur trois ans.
Mais, face à la récession économique et au chômage record, la politique d’austérité défendue par le Premier ministre Pedro Passos Coelho suscite un mécontentement grandissant et les syndicats ont lancé un appel à la grève générale pour le 27 juin.
Cette nouvelle mission da la « troïka » intervient après la publication d’un rapport du FMI critiquant l’action de l’UE vis-à-vis de la Grèce, premier pays de la zone euro mis sous tutelle internationale.
« C’est mauvais pour tout le monde que les institutions de la troïka exposent publiquement leurs divergences, car cela génère de l’instabilité et des incertitudes chez les gens, en particulier en Grèce, mais aussi sur les marchés en général », regrettait M. Passos Coelho la semaine dernière.