Une grève des enseignants portugais contre l’austérité a perturbé la réalisation lundi des premiers examens de fin d’études secondaires qu’ont tout de même passé 70% des quelque 75.000 élèves concernés, selon le gouvernement.
Le mouvement des professeurs visait notamment à protester contre la suppression d’effectifs et l’allongement du temps de travail, de 35 à 40 heures hebdomadaires, prévus par les nouvelles mesures d’austérité annoncées par le gouvernement portugais pour répondre aux exigences des créanciers de ce pays sous assistance financière internationale.
L’adhésion à la grève a atteint 90% des enseignants, selon les syndicats.
Plus de 70% des élèves de l’enseignement secondaire ont passé aujourd’hui (lundi) l’examen national de Portugais et 70% des écoles l’ont réalisé intégralement, a toutefois assuré le ministre de l’Education, Nuno Crato.
Certaines écoles ont organisé les épreuves dans des gymnases ou dans des cantines afin de surmonter l’absence des enseignants chargés de leur surveillance, ont indiqué les syndicats aux médias locaux.
M. Crato, qui avait accusé les grévistes de prendre les élèves en otage, a annoncé que les élèves qui n’ont pas pu passer leur examen de Portugais, le premier de la série d’épreuves de fin d’études secondaires, devront le faire le 2 juillet.
Pour marquer le coup d’envoi de leur mobilisation, quelque 50.000 enseignants avaient manifesté samedi dernier à Lisbonne, selon une estimation avancée par les syndicats.
Après le rejet en avril par la Cour constitutionnelle de plusieurs mesures d’austérité, jugées discriminatoires, le gouvernement de centre-droit a dévoilé un nouveau plan de rigueur visant à réduire les dépenses publiques de façon permanente.
Ces mesures prévoient notamment un allongement des horaires de travail des fonctionnaires de 35 à 40 heures par semaine pour les aligner sur ceux du secteur privé. Le gouvernement compte par ailleurs réduire de 30.000 le nombre de fonctionnaires par le biais d’un programme de départs à l’amiable très contesté par les syndicats et l’opposition de gauche.
Dans un climat social de plus en plus tendu, les deux confédérations syndicales portugaises ont lancé un appel à la grève générale pour le 27 juin prochain.