L’ex-Premier ministre socialiste portugais José Socrates, placé en détention provisoire depuis le 24 novembre pour corruption, a estimé subir un traitement « arbitraire et despotique » qualifiant de « pure invention » les faits qui lui sont reprochés.
M. Socrates a estimé avoir été « condamné avant tout jugement » et a dénoncé un traitement « arbitraire et despotique », dans une interview publiée sur le site internet de la chaîne de télévision portugaise TVI.
Les faits présumés de « corruption, qui m’ont valu l’infamie de la prison préventive, sont une pure invention », a ajouté l’ancien chef de gouvernement, affirmant qu’il n’y avait « pas d’indice, ni de preuve » mais « une cascade de présomptions ».
José Socrates s’était déjà exprimé dans la presse au sujet de sa détention, le 4 décembre, se considérant victime de violations du secret de l’instruction et déplorant de n’être « plus un citoyen face aux institutions, mais un détenu face aux autorités ».
L’ancien dirigeant de 57 ans avait été arrêté le 21 novembre, avant d’être mis en examen trois jours plus tard pour fraude fiscale qualifiée, corruption et blanchiment d’argent. Il est, depuis, incarcéré à la prison d’Evora (sud-est).
La justice se penche notamment sur des mouvements financiers suspects et les liens entre M. Socrates et l’homme d’affaires Carlos Santos Silva, son homme de paille présumé, également en détention provisoire depuis la fin novembre.
« J’ai fait plusieurs emprunts à mon ami Carlos Santos Silva pour faire face à quelques difficultés de trésorerie », s’est défendu vendredi José Socrates.
Après sa défaite électorale en juin 2011, l’ancien Premier ministre s’était installé à Paris pour faire des études de philosophie, mais le train de vie fastueux qu’il y a mené aurait été considéré incompatible avec ses revenus déclarés.
Son avocat, Joao Araujo, a déposé le 19 décembre un recours devant un tribunal de Lisbonne contre le placement en détention provisoire de son client. (AFP)