Après des mois de cure d’austérité, les Portugais qui, jusqu’ici, avaient accepté leur sort sans se rebeller, ont manifesté leur exaspération. Jusqu’à pousser le gouvernement à reculer sur des mesures jugées des plus injustes.
Le Premier ministre portugais a indiqué lundi que le gouvernement étudiait de nouvelles mesures pour remplacer celles qui ont provoqué une vague de contestation et qu’elles devraient recevoir l’accord des créanciers du pays sous assistance financière.
« Je suis disposé à trouver des alternatives » aux mesures contestées, mais « il est indispensable qu’elles soient acceptées par la BCE, le FMI et l’UE », a déclaré M. Pedro Passos Coelho, à l’issue d’une rencontre avec des représentants des syndicats et du patronat.
Le gouvernement, qui peine a réduire ses déficits, a déjà obtenu de la « troïka » (UE-FMI-BCE), représentant les bailleurs de fonds du Portugal, un délai pour y parvenir alors que le renforcement de l’austérité, prévue par M. Passos Coelho, était également destinée à rassurer les créanciers.
La rencontre avec les partenaires sociaux a fait suite à un recul du gouvernement sur l’adoption de mesures d’austérité qui ont provoqué une vague de contestation sans précédent depuis que le Portugal a reçu en mai 2011 une assistance financière de 78 milliards d’euros en échange d’un programme de réformes et de rigueur.
M. Passos Coelho avait décidé le 7 septembre d’augmenter l’année prochaine les cotisations sociales des salariés de 11% à 18% et de réduire dans le même temps les cotisations patronales de 23,75% à 18%.
« Le gouvernement s’engage à étudier des mesures favorables à la lutte contre le chômage et à la création d’emplois », a souligné M. Passos Coelho après la réunion avec les partenaires sociaux, alors que le chômage a atteint un taux record de plus de 15%.
Le chef du gouvernement a expliqué en outre que les 13e et 14e mois des fonctionnaires et des retraités, dont la suppression était prévue en 2012 et 2013, seront « partiellement rétablis » l’année prochaine, le Tribunal constitutionnel ayant jugé la mesure « anticonstitutionnelle ».
Le manque à gagner devrait être compensé par une hausse des impôts sur le revenu des salariés du secteur privé, ainsi que par de nouvelles taxes sur le capital et le patrimoine, excluant de nouvelles hausses de la TVA, a expliqué M. Passos Coelho.
De leur côté, les partenaires sociaux ont notamment plaidé pour une « baisse sélective » des cotisations patronales pour les entreprises qui recrutent ou exportent.
« Il n’y a pas eu de consensus parmi les partenaires sociaux », a toutefois déclaré M. Passos Coelho, précisant que le gouvernement les consultations seraient poursuivies pour étudier les différentes propositions.(AFP)
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