Le Portugal est un pays à la mode, peut-être aussi parce que les « people » vont s’y installer pour payer moins, voir pas d’impôts du tout.
Le boom touristique est bien là! C’est 21 millions de touristes cette année, 10% de plus en à peine un an, et surtout les recettes dues aux dépenses des touristes en hausse de 20%.
Le revers de la médaille c’est l’augmentation du prix de l’immobilier et une ville qui devient le règne d’AirBnB
Un boom qui ne profite pas forcement à tout le monde, à Lisbonne notamment. Pour Vanessa qui habite dans le quartier de Campolide cela ne profite pas qu’aux professionnels du tourisme : « Le tourisme a permis d’avantage d’investissements en termes de commerce, entrepreneuriat et de réhabiliter des biens en ruine donc de réhabiliter le centre et la ville en général ».
Cette embellie du secteur a profité à Paulo qui possède deux appartements qu’il loue aux touristes via AirBnB : « Il y a beaucoup de gens qui ont investi dans l’immobilier. Il y avait des rues entières en rénovation.
Il y a même des gens qui louaient leur appartement et avec cet argent ils allaient se louer un autre appartement pour y vitre. Et ça continue, il y a des rues entières qui sont dévolues au tourisme. »
Le gouvernement portugais a certes gagné son pari : faire du pays une grande destination touristique en incitant fiscalement les propriétaires à acheter et rénover des appartements – il faut savoir qu’un propriétaire qui loue aux touristes paiera moins d’impôts qu’un propriétaire qui loue à des habitants de Lisbonne – mais pour Vanessa tout cela a eu un effet pervers : « Je pense qu’aujourd’hui on est dans un dérapage total.
Dans des lieux proches du lycée français, par exemple, qui ne valaient pas grand-chose il y a peu, du fait des squats de drogués qui étaient cotés 10 000 euros et qui normalement aujourd’hui en vaudraient 200 000, et pourtant on a des ventes à 840 000 euros.
Le risque de voir Lisbonne se transformer en ville uniquement pour touristes
Du coup, le gouvernement portugais est pied sur le frein et va beaucoup plus loin qu’en France. en matière de locations via AirBnb par exemple. « Dans les quartiers où on identifie qu’il y a un nombre trop important de logements pour les touristes on va en limiter la croissance », explique Manuel Caldera Cabral, le ministre de l’économie.
Les maires pourront interdire à certains propriétaires de louer via les plateformes internet et puis le gouvernement peut aussi compter sur les 50 000 français qui se sont installés au Portugal comme Véronique Pellerin, qui est à la tête d’une entreprise de communication à Lisbonne, pour défendre la ville : « Certaines personnes sont ici parce qu’il y a des intérêts pour eux fiscaux ou autres, mais il faut garder les valeurs de ce pays ». (franceinter)