Selon France TV Info (Radio France): les prix de l’immobilier ont été multipliés par quatre en cinq ans dans la capitale portugaise, forçant certains habitants à quitter leur logement.
Le Portugal c’est 300 jours d’ensoleillement par an et avec un régime fiscal attrayant. Dans le pays, l’immobilier et le tourisme sont des secteurs-clés de la reprise, à tel point qu’un salon leur est consacré porte de Versailles à Paris jusqu’à dimanche 19 mai; il s’agit de la huitième édition.
Mais à Lisbonne, le boom touristique a son revers : l’envolée des prix et la dénaturation des quartiers les plus authentiques. Dans le ciel de la capitale portugaise, le ballet des avions est incessant, et au sol, il y a un gros ras-le-bol.
« Ah moi, je ne les supporte plus ces touristes, s’indigne une habitante. Je ne veux rien avoir à faire avec eux. »
Dans l’Alfama, l’un des quartiers historiques, « plus de la moitié des logements sont loués via Airbnb », assure Luis Mendes, géographe à l’université de Lisbonne.
« Il y a une telle invasion de l’espace public, un tel bazar, que les gens ne le supportent plus. Le tourisme, le boom de l’immobilier, ça peut être positif, mais on a besoin d’une régulation, d’un équilibre entre nos territoires. »
Depuis l’automne, impossible d’ouvrir un nouvel « Airbnb ». La mairie a mis le holà dans les quatre quartiers les plus convoités. Pas de quoi décourager toutefois les investisseurs étrangers. Henrik Val est chasseur de biens, un métier porteur, au profit d’acheteurs brésiliens, chinois et surtout… français.
Pour eux, l’eldorado n’a pas disparu, il s’est juste déplacé. « On ne peut plus louer à Madragoa par exemple, donc on achète à Santos, explique-t-il. On ne peut plus louer à Mouraria, les gens vont aller près du Campo Mártires da Pátria. Cette zone d’investissements a tendance à s’étendre un petit peu, et évidemment cela représente une chance pour ce pays. »
Flambée des prix
Une chance de sortir définitivement de la crise et d’embellir Lisbonne en réhabilitant son patrimoine. Mais le résultat, c’est que les prix flambent et deviennent inabordables pour les « vrais » Lisboètes, qui ont paraît-il fui depuis longtemps.
« On ne peut pas qualifier ces quartiers qui sont assaillis de quartiers résidentiels, ce n’est pas vrai, poursuit Henrik Val.
Nous les Portugais, nous avons l’habitude de vivre dans d’autres zones de la ville, on n’a pas besoin d’avoir les touristes sur le dos toute la journée. »
Mais c’est une toute autre histoire que raconte Carla Pinheiro.
« Ils nous virent pour nous remplacer par les touristes« , s’insurge cette femme qui se bat depuis deux ans pour garder son logement à Mouraria, dans le centre historique.
(source: francetvinfo.fr)