Le Parti Socialiste portugais, donné gagnant depuis quelques semaines par les sondages, l’ancien maire de Lisbonne, âgé de 58 ans, a récolté près de 36,7% de votes des 50% de la population qui a voté.

Les socialistes devancent donc leurs principaux adversaires du Parti social-démocrate (PSD, centre-droit) qui ont reculé à environ 28% des voix.

Ce scrutin confirme que le pays est l’un des rares d’Europe où les socialistes ont le vent en poupe et où la droite ne pèse pas sur le débat politique.

Les élections législatives ont été marqués par une abstention record dépassant les 50%.

M. Costa ne devrait toutefois pas avoir la majorité absolue, ce qui l’obligera à obtenir l’appui d’autres formations au parlement pour gouverner. « Quel que soit le résultat, il faudra garantir la stabilité » du futur gouvernement, a-t-il déclaré avant la fermeture des bureaux de vote.

Géométries variables

Le socialiste avait réussi en 2015 à former un gouvernement minoritaire, malgré sa défaite face à la droite, grâce à l’appui du Bloc de gauche (gauche radicale) et des communistes. Un pacte inédit surnommé péjorativement la « geringonça » (attelage de bric et de broc) par ses adversaires, mais qui lui a permis de tenir quatre ans.

Cette fois, « le PS peut atteindre la majorité avec des géométries variables et alternatives. Cela l’invite à gouverner seul, en cherchant des accords ad hoc », a souligné l’analyste Pedro Norton sur la télévision publique RTP.

Les dirigeants du Bloc de Gauche, qui aurait récolté plus de 9% des suffrages, ont déjà affiché leur volonté de discuter avec le PS. « Le Bloc de gauche est prêt à négocier un accord assurant la stabilité du pays », a déclaré la dirigeante de cette formation de Gauche radicale, Catarina Martins.

Avec environ 6% des voix, les communistes n’ont pas exclu d’appuyer de nouveau le PS.

Le parti animaliste PAN a lui progressé à 3%.

Ce bilan économique et social aura été son principal argument de campagne, même si la dette publique avoisine toujours les 120% du PIB et que les Portugais se plaignent toujours des bas salaires, d’une dégradation des services publics et la difficulté de trouver des logements, car la hausse des prix de l’immobilier entraînée par l’explosion du tourisme.

Le Portugal continue d’avoir une dette de l’économie portugaise à son plus haut niveau.

L’endettement de l’économie portugaise s’élève à 728,7 milliards d’euros.
Bruxelles estime que le Portugal est à haut risque en ce qui concerne la viabilité des finances publiques à moyen terme.

Les législatives au Portugal ont vécu une fin de campagne délicate marquée par la Corruption un des grands problèmes qui pèsent lourd au Portugal.

M. Costa a toutefois vécu en particulier par son coup de sang vendredi contre un électeur critiquant sa gestion des incendies meurtriers de 2017, l’un des points noirs de son mandat. Des images devenues virales dans le pays.
(AFP & Revue de Presse)